Une histoire
Mardi 27 Mai... Lulu raconte
Il faut dire que le fait d'avoir fait du camping à AGDE dernièrement m'a donné l'envie de vous raconter une petite histoire cocasse, qui à présent me fait bien rire.
Du camping nous en avons fait dans notre jeunesse, déjà avec mes beaux parents , dans les années 60, et après notre mariage en 1963. A l'époque il ne s'agissait pas de mobil home, avec son grand confort.
Non Lulu et JP avait une simple toile de tente des matelas pneumatiques et des duvets et basta!
Nous voilà donc en 1966, lulu a 23 ans, JP 24 1/2 (oui la demi çà compte) et cette année là nous emmenons ma jeune soeur, qui elle est âgée de 14 ans 1/2. Nous avons fait l'acquisition de notre première voiture depuis peu de temps... une de deuch comme on les appelleImaginez vous trois personnes et le matériel de camping car il faut aussi le gaz et un minimum de casseroles et autres ustensiles..etc.
Ma pauvre soeur avait guère de place à l'arrière, mais nous partons heureux. Nous roulons pas trop mal mais voilà ... la deux CV elle, elle a un problème , et nous voilà obligés d'aller voir un garagiste premier arrêt ST FLOUR ville haute., Une histoire de cardan je crois.
Donc obligés de nous installer dans un camping de la ville en attendant.Enfin nous récupérons notre voiture deux jours plus tard et ma soeur qui avait dans son porte-monnaie quelques billets que mes parents lui avaient donnés pour ses vacances se fait du souci subitement !! Ah oui pourquoi Sylvie ? Elle est persuadée qu'elle va participer à la réparation et qu'elle n'aura plus rien pour les vacances , pour la nourriture etc..Nous la rassurons illico presto bien sûr
Je vais passer les détails des étapes, et nous arrivons tranquillement dans l'Héraut, ou entre Palavas les Flots et Villeneuve les Maguelonne, nous apercevons en contrebas d'une route toute droite quelques campeurs. Après renseignements pris, nous pouvons aussi nous installer.
L'endroit nous semble idéal car à cette époque nous pouvions faire du camping sauvage et cet endroit nous semblait paradisiaque et d'ailleurs il l'était. Une rivière passait au bout de ce terrain, ou des pêcheurs venaient s'installer régulièrement.Le pied quoi, Parisiens à l'époque et avides de liberté, de nature etc... notre tente est une vraie résidence secondaire
Le lendemain nous voyons arriver à côté de nous un couple avec un enfant en bas âge, des parisiens aussi , déjà un peu plus le luxe que nous puisqu'ils sont en caravane. Nous sympathisons assez rapidement, nous commençons par boire l'apéro , bein quoi ? et puis le café Et de jours en jours, ce couple étant charmant, et leur petit garçon aussi , de temps en temps nous unissons nos repas et passons de bons moments Tout est parfait sauf peut-être les moustiques, eh oui le soir à proximité de l'eau, nous sommes obligés de nous taper sur les cuisses, les bras, la figure ,S'ils ont crû qu'on les applaudissait, bzzzz bzzzzz, un calvaire. Un achat de pommade a été nécessaire.
Moi je n'ai pas encore le permis, mais Gisèle oui, alors JP passe la de deuch à Gisèle et nous partons souvent le matin faire le plein d'eau Nous pauvres femmes, ou rincer notre linge. Ma mémoire étant comme beaucoup sélective, c'est fou comme 42 ans après, certaines scènes sont encore très nettes alors que j'ai du mal à me souvenir d'autres.
Mais ce dont je me souviens bien, c'est qu'une fois que l'on avait rincé notre linge et fait le plein d'eau, tout était dans la voiture, et nous nous installions, Gisèle, Sylvie et moi dans un bar restaurant de Villeneuve les Maguelonne sous la treille ou pendaient quelques grappes de raisin.Un vrai bonheur nous sirotions tranquillement Eh nous le méritions bien ! Mince alors.
Et pendant ce temps là, mais que faisaient nos hommes ? Ils s'occupaient pour notre confort, car je n'ai pas besoin de vous dire que les femmes ne sont pas aussi libres que les hommes quand il s'agit des toilettes. Nous avions de vrais bâtisseurs, de l'autre côté de la route une étendue verdoyante de roseaux ,bambous etc qui leur permit de construire hors de vue, le fameux petit coin ou tout en chacun a besoin de son intimité.
Oh non il n'y avait pas la cabane en bois... au fond du jardin, mais un genre de calibotis pas mal du tout... et c'est là que çà se corse. D'autres ont repéré notre WC de luxe, et s'empressent de venir profiter de cet endroit que nous nous efforçons nous,de tenir propre. Tout le monde connaît la nature humaine ou du moment que l'on n'est pas chez soi on s'en fout.
Ce n'est pas encore trop le fait d'utiliser ce gentil petit coin c'est de le rendre impropre à l'utilisation.Et qui nettoie ? Alors là le JP voit rouge, Bernard ( je crois qu'il s'appelait comme çà) un peu plus modéré mais en colère quand même, et il y a altercation houleuse avec une troupe de vacanciers. Bon bref tout le monde. Les esprits se calment, la sérenité revient sur le Campus. Le lendemain matin nous étions entrain de prendre le petit dejeûner, toujours un beau soleilet nous entendons sur la route une voiture qui s'arrête juste au dessus de nous et là nous entendons : (je suis obligée de vous la citer dans toute son intégralité, c'est mieux)
-Tiens grand con, on se casse, tu les auras pour toi tout seul tes chiottes !!
Alors là mort de rire ! (Bon je crois quand même me souvenir que JP a fait un superbe bras d'honneur!) Mais pourquoi grand? Eh oui le JP il mesure 1M89 à l'époque, alors c'est proportionnel vous croyez ? Enfin l'autre en tout cas il a mesuré vite fait.
Mais ce n'est pas une histoire de qui va nous empêcher de profiter pleinement et de finir nos vacances.
Et comme il faut bien que tout se termine, la fin des vacances est arrivée, nous avons continué d'entretenir des relations avec ces personnes, j'ai accouché en Septembre 1967 de ma fille. Ils sont venus nous voir et puis un jour plus rien
Que des souvenirs et cette histoire.